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法语学习:米窿老爹
来源:明好教育2016-05-19 14:07:58您是第位阅读者
Depuis un mois, le large soleil jette aux champs sa flamme cuisante. La vie radieuse éclot sous cette averse de feu ; la terre est verte à perte de vue. Jusqu’aux bords de l’horizon, le ciel est bleu. Les fermes normandes semées par la plaine semblent, de loin, de petits bois, enfermées dans leur ceinture de hetres élancés. De près, quand on ouvre la barrière vermoulue, on croit voir un jardin géant, car tous les antiques pommiers, osseux comme les paysans, sont en fleurs. Les vieux troncs noirs, crochus, tortus, alignés par la cour, étalent sous le ciel leur domes éclatants, blancs et roses. Le doux parfum de leur épanouissement se mele aux grasses senteurs des étables ouvertes et aux vapeurs du fumier qui fermente, couvert de poules.
一个月以来,炎炎烈日向田野喷射出灼热的火焰。在这火光的照耀下,大地上开出了快乐的生命之花。地面绿油油地,一望无际。天色一片蔚蓝,晴空万里。从远处望去,星散在平原之上的诺曼底农庄象是一片片小树林, 围在又细又高的山毛榉树的藩篱之中。走到近处,人们推开被虫蛀坏的木栅门,象是看到了一座大花园,那儿,象农民一样瘦骨嶙峋的古老的苹果树上鲜花盛开。院子里一排排乌黑钩曲的老树干在蓝天下伸展出它那粉红夹白、光灿夺目的穹顶。敞开着的牲畜棚里散发出浓厚的气味、兽肥堆上挤满了母鸡,堆里正在发酵,透散出蒸气,这些气味和鲜花的芬香夹杂在一起。
Il es tmidi. La famille dine à l’ombre du poirier planté devant la porte : le père, la mère, les quatre enfants, les deux servantes et les trois valets. On ne parle guère. On mange la soupe, puis on découvre le plat de fricot plein de pommes de terre au lard.
De temps en temps, une servante se lève et va remplir au cellier la cruche au cidre.
L’homme, un grand gars de quarante ans, contemple, contre sa maison, une vigne restée nue, et courant, tordue comme un serpent, sous les volets, tout le long du mur.
Il dit enfin : ? La vigne au père bourgeonnede bonne heure c’t’année. P’t-etre qu’a donnera. ?
La femme aussi se retourne et regarde, sans dire un mot.
Cette vigne est plantée juste à la place où le père a été fusillé.
中午,一家人正在门前那棵梨树的树荫下吃饭:父亲、母亲、四个孩子、两个女佣和三个长工。他们几乎没有说话。大家先喝浓汤,然后吃一盘盛得满满的土豆烧肉。
一个女佣不时地站起来走到酒窖里把苹果酒罐罐满。
男的是一个四十岁的壮汉,正在端详那株挨着屋子长的、尚未结果的葡萄树,那树象蛇一样曲曲弯弯沿着墙在百叶窗下蔓延伸展。
他终于说话了:“ 爸爸的那株葡萄树今年早发芽, 也许要结果实了。”
那女的也转过身来端详,但是一声不响。
那株葡萄树就栽在他父亲被枪毙的地方。
C’était pendant la guerre de 1870. Les Prussiens occupaient tout le pays. Le général Faidherbe, avec l’armée du Nord, leur tenait tete.
Or l’état-major prussien s’était posté dans cette ferme. Le vieux paysan qui la possédait, le père Milon, Pierre, les avait re?us et installésde son mieux.
Depuis un mois l’avant-garde allemande restait en observation dans le village.Les Fran?ais demauraient immobiles, à dix lieuesde là ; et cependant, chaque nuit des uhlans disparaissaient.
Tous les éclaireurs isolés, ceux qu’on envoyait faire des rondes, alors qu’ils partaient à deux ou trois seulement, ne rentraient jamais.
On les ramassait morts, au matin, dans un champ, au bord d’une cour, dans un fossé. Leurs chevaux eux-memes gisaient le long des routes, égorgés d’un coup de sabre.
那是在1870年战争时期。普鲁士人占领了这整个地区。番台尔泼将军正率领北方部队和他们对抗。
普鲁士军的参谋部就设在这个农庄里。农庄的主人是名叫皮埃尔-米窿老爹,所以由他负责接待他们并尽力把他们安置好。
一个月来,德军先头部队一直在村子里进行侦察。法军离此地有十里路,按兵不动,可是每天晚上总有几个德国骑兵失踪。
凡是单独派出去巡逻的侦察兵,只要是两三个人一组出去的,总是有去无回。
到了早上,在田野里,院子边,沟渠里人们都能找到他们的尸体。他们的马也沿路躺着,喉咙被人用刀砍断。
Ces meurtres semblaient accomplis par les memes hommes, qu’on ne pouvait découvrir.
Le pays fut terrorisé. On fusilla des paysans sur une simple dénonciation, on emprisonna des femmes ; on voulut obtenir, par la peur, des révélations des enfants. On ne découvrit rien.
Mais voilà qu’un matin, on aper?ut le père Milon étendu dans son écurie, la figure coupée d’une balafre.
Deux uhlans éventrés furent retrouvés à 3 kilomètres de la femme .
Un d’eux tenait encore à la main son arme ensanglantée. Il s’était battu, défendu.
Un conseil de guerre ayant été aussitot constitué, en plein air, devant la ferme, le vieux fut amené.
Il avait soixante-huit ans. Il était petit, maigre, un peu tors, avec de grandes mains pareilles à des pinces de crabe. Ses cheveux ternes, rares et légers comme un duvet de jeune canard, laissaient voir partout la chair du crane. La peau brune et plissée du cou montrait de grosses veines qui s’enfon?aient sous les machoires et reparaissaient aux tempes. Il passait dans la contrée pour avare et difficile en affaires.
这些杀人案件象是同一伙人干的,但是没有能够破案。
地方上感到恐怖了。因为只要稍一告发,农民就被枪决,妇女也被监禁起来。他们还用恐吓手段企图从孩子们身上得到线索。但是什么也没有发现。
不料有一天,人们发觉米窿老爹躺在马厩里,脸上有一道刀伤。
离农庄三公里的地方又发现两个骑兵被杀,腹部被剖开。其中的一个手里还拿着染有 血迹的马刀,可见这个人是经过搏斗曾经自卫过的。
军事法庭立刻在农庄前组成,露天开庭。老头被带了上来。
他六十八岁,矮瘦的个子,背有点弯曲,两只大手象蟹螯一般。头上几根没有光泽的稀发,薄得象小鸭的绒毛一样,使得他头颅上的肌肤到处可见。颈上褐色的皱皮下面露出粗大的青筋,青筋延到颈下隐没,但又在鬓角边复现,在那个地方,大家把他看作一个吝啬而又难弄的人。
On le pla?a debout, entre quatre soldats,devant la table de cuisine tirée dehors. Cinq officiers et le colonel s’assirent en face de lui.
Le colonel prit la parole en fran?ais :
-- Père Milon, depuis que nous sommes ici, nous n’avons eu qu’à nous louer de vous. Vous avez toujours été complaisant et meme attentionné pour nous . Mais aujourd’hui une accusation terrible pèse sur vous, et il faut que la lumière se fasse. Comment avez-vous re?u la blessure que vous portez sur la figure ?
Le paysan nr répondit rien .
Le colonel reprit :
-- Votre silence vous condamne,père Milon. Mais je veux que vous me répondiez, entendez-vous ? Savez-vous qui a tué les deux uhlans qu’on a trouvés ce matin près deu Calvaire ?
Le vieux articula nettement :
C’est mé.
Le colonel, surpris,se tut une seconde, regardant fixement le prisonnier.Le père Milon demeurait impassible, avec un air abruit de de paysan, les yeux baissés comme s’il eut parlé à son curé. Une seule chose pouvait révéler un trouble intérieur, c’est qu’il avalait coup sur coup sa salive ; avec un effort visible, comme si sa gorge eut été tout à fait étranglée.
上校用法语说:
“米窿老爹,自从我们来到这里, 我们对你只有赞扬。你一直待我们很好,殷勤地照料我们。但是今天, 一起重大的告发案件牵涉到你,因此必须把事情弄清楚。你脸上的伤是怎么来的?”
农民一句话也不回答。
上校又说:
“ 米窿老爹,你不说,这正说明你有罪。但是我要你回答我,你听见没有?今天早上在加尔卫山附近发现的两个骑兵被杀,你知道是谁杀的吗?”
老头毫不含糊地回答说:
“是我。”
上校感到惊讶,沉默了一会,眼睛直盯着犯人。米窿老爹神色镇定,表现出一副农民呆头呆脑的神情,眼睛朝下看着,象跟神甫说话时的那个样子。但有一点可以看出他内心局促不安,他在使劲地一口一口地吞咽唾沫,好象喉咙被人掐住了似的。
Le père Milon(6)
La famille du bonhomme, son fils Jean, sa bru et ses deux petits enfants se tenaient à dix pas en arrière, effarés et consternés.
Le colonel reprit :
-- Savez-vous aussi qui a tué tous les éclaireurs de notre armée qu’on retrouve chaque matin, par la campagne, depuis un mois ?
Le vieux répondit avec la meme impassibilité de brute :
-- C’est mé.
-- C’est vous qui les avez tués tous ?
-- Tretous, oui, c’est mé.
-- Vous seul ?
-- Mé seul.
-- Dites-moi comment vous vous y preniez.
Cette fois l’homme parut ému ; la nécessité de parler longtemps le genait visiblement. Il balbutia :
-- Je sais-ti, mé ? J’ai fait ?a s’trouvait.
Le colonel reprit :
-- Je vous préviens qu’il faudra que vous me disiez tout. Vous ferez donc bien de vous décider immédiatement. Comment avez-vous commencé ?
L’homme jeta un regard inquiet sur sa famille attentive derrière lui. Il hésita un instant encore , puis, tout à coup, se décida.
老头儿全家:儿子让,媳妇和两个小孙子都站在后面离他十步远的地方,吓得手足无措。
上校又说:
“ 一个月来,每天早晨在田野里发现我军侦察兵被杀,你也知道是谁干的吗?”
老头用同样傻瓜般毫无表情的神态回答:
“ 是我。”
“ 他们全都是你杀的吗?”
“ 对,全都是我杀的。”
“ 你一个人?”
“ 我一个人。”
“ 那你告诉我,你是怎么干的?”
这下子老头显得有点激动,因为要他讲很多话显然使他为难。他结结巴巴地说:
“ 那我现在怎么知道?我就是这么干的。”
上校又说:
“ 我得告诉你,你必须把全部经过都给我讲出来。你要马上决定,这会对你有好处。你是怎么开始的?”
老头对后面正在注意着他的全家不安地看了一眼。他又犹豫了一下,随即打定了主意。
-- Je revenais un soir,qu’il était p’t-etre dix heures, le lendemain que vous étiez ici. Vous et pi vos soldats, vous m’aviez pris pour pu de cinquante écus de fourrage avec une vache et deux moutons. Je me dis : Tant qu’i me prendront de fois ving écus, tant que je leur y revaudrai ?a. Et pi j’avais d’autres choses itou su l’coeur, que je vous dirai. V’là qu’j’en aper?ois un d’vos cavaliers qui fumait sa pipe su mon fossé, derrière ma grange. J’allai décrocher ma faux et je r’vins à p’tits pas par derrière, qu’il n’entendit seulement rien. Et j’il coupai la tete d’un coup, d’un seul, comme un épi, qu’il n’a pas seulement dit ?ouf!? Vous n’auriez qu’à chercher au fond d’la mare : vous le trouveriez dans un sac à charbon, avec un pierre de la barrière.
? J’avais mon idée. J’pris tous ses effets d’puis les bottes jusqu’au bonnet et je les cachai dans le four à platre du bois Martin, derrière la cour. ?
Le vieux se tut. Les offifiers, interdits, se regardaient. L’interrogatoire recommen?a ; et voici ce qu’ils apprirent.
有一天晚上我回家,大约在十点钟光景,那是在你们来到这里的第二天。你和你的士兵拿了我二百五十多个银法郎的草料、一头牛和两只羊。我心想:他们如果再拿我一百个, 我也要他们如数偿还。另外我心里还有别的想法,这我以后再告诉你。当时我看到你们的一个骑兵在我的仓库后面的沟旁吸烟。我就去把镰刀取下来,轻轻地从后面走过来,他一点儿也没有听见。我一下就把他的头砍下来,一下子,就象割麦子似的。他连喊一声“ 哎 ”都,有能来得及。你们只要到水塘底里去找,就可以找到他和一块顶栅栏用的石头一起装在一只装煤的袋子里。
“ 我有我的主意。我把他身上的穿着,从靴子到帽子全部剥下来,然后藏到院子后面马丁树林的石灰窖里去。”
老头沉默了。军官们都惊呆了,面面相觑。审问又继续进行。下面就是他们审问到的经过情形。
Une fois son meurtre accompli, l’homme avait vécu avec cette pensée : ? Tuer des Prussiens ! ? Il les haissait d’une haine sournoiseet acharnée de paysan cupide et patrote aussi. Il ava it son idée, comme il disait. Il attendit qhelques jours.
On le laissait libre d’aller et venir, d’entrer et de sortir à sa guise, tant il s’était montré humble envers les vainqueurs, soumis et complaisant. Or, il voyait, chaque soir, partir les estafettes ; et il sortit, une nuit, ayant entendu le nom du village où se rendaient les cavaliers, et ayant appris, dans la fréquentation des soldats,les quelques mots d’allemand qu’il lui fallait.
Il sortait de sa cour, se glissa dans le bois, gagna le four à platre, pénétra au fond de la longue galerie et, ayant retrouvé par terre les vetements du mort, il s’en vetit.
Alors il se mit à roder par les champs, rampant, suivant les talus pour se cacher, écoutant les moindres bruits, inquiet comme un braconnier.
自从他杀了那个骑兵以后,心里一直想:“ 杀普鲁士人!”他以一个贪利的爱国农民所具有的那种隐藏着的深仇痛恨他们。正如他所说的那样,他有他的想法。他等待了几天。
因为他对战胜者恭顺、讨好,他们就让他来去自由,随意出入。每天晚上他看着传令兵出去,由于他和士兵们经常接触,学会了几句必要的德国话。一天夜里,他听到了骑兵要去的那个村子的名字后,他就出去了。
他走出院子,溜进树林,走到石灰窑,钻进长长的地道直到尽头,他在地上找出死者的衣服,把它穿到自己的身上。
然后他到田野里徘徊,他为了隐蔽自己,沿着斜坡爬行,注意倾听每个微小的声音,心里象偷猎人那样地忐忑不安。
Lorsqu’il crut l’heure arrivée, il se rapprocha de la route et se cacha dans une broussaille. Il ateedit encore. Enfin, vers minuit, un galop de cheval sonna sur la terre dure du chemin. L’homme mit l’oreille à terre pour s’assurer qu’un seul cavalier s’approchait, puis il s’appreta.
Le uhlan arrivait au grand trot, rapportant des dépeches. Il allait, l’oeil en éveil, l’oreille tendue. Dès qu’il ne fut plus qu’à dix pas, le père Milon se traina au travers de la route en gémissant : ? Hilfe ! Hilfe ! A l’aide, à l’aide !? Le cavalier s’arreta, reconnut un Allemand démonté, le crut blessé, descendit de cheval, s’approcha sans soup?onner rien , et, comme il se penchait sur l’inconnu, il re?ut au milieu du ventre la longue lame courbée du sable. Il s’abattit, sans agoniesecoué seulement par quelques frissons supremes.
Alors le Normand, radieux d’une joie muette de vieux paysan, se releva, et, pour son plaisir, coupa la gorge du cadavte. Puis, il le traina jusqu’au fossé et l’y jeta.
Le cheval, tranquille, attendait son maitre. Le père Milon se mit en selle, et il partit au galop à travers les plaines.
当他认为时机已到,他就走近大路,躲在荆棘丛里。他等待着。终于在半夜光景听见路面的硬土上有马在跑步的声音。他把耳朵贴在地面上听听是否只有一个骑兵过来。然后他作好准备。
骑兵带着公文快步奔来。他眼睛警惕地在察看,耳朵在注意倾听。当他来到离米窿老爹十步远的地方,米窿老爹横在马路上爬行,嘴里在呻吟:“ 救人呀!救人呀!” 骑兵勒住了马,认出来是一个落了马的德国兵,以为他是受了伤,于是就跳下吗,毫无疑虑地走近前来。当他朝这个陌生人俯下身子时,他的肚子正中立刻吃进了一道长长的弯弯的刀刃。他立即倒下,身体只是最后颤动挣扎了几下,马上就死了。
这时,这位诺曼底人畅快极了,内心充满着农民所具有的无声的喜悦,他站起身来,为了取乐,把死人的头颈砍断,然后把尸体拖到沟边,仍进沟里。
那匹马还安闲地等待着它的主人。米窿老爹跳上马鞍,穿过平原疾驰而去。
Le père Milon(10)
Au bout d’une heure, il aper?ut encore deux uhlans cote à cote qui rentraient au quartier. Il alla droit sur eux, criant encore : ? Hilfe ! Hilfe ! ? Les prussiens le laissaient venir, reconnaissant l’uniforme, sans ,éfiantce aucune. Et il passa, le vieux, comme un boulet entre les deux , les abattant l’un et l’autre avec son sabre et un revolver.
Puis il égogea les chevaux, des chevaux allemands ! Puis il rentra doucement au four à plaitre et cacha un cheval au fond de la sombre galerie. Il y quitta son uniforme, reprit ses hardes de gueux et , regagnant son lit, dormit jusqu’au matin.
Pendant quatre jours, il ne sortit pas, attendans la fin de l’enquete ouverte ; mais , le cinquième jour, il repartit, et tua encore deux soldats par le meme stratagème. Dès lors, il ne s’arreta plus.Chaque nuit, il errait, il rodait à l’aventure, abattant des Prussiens tantot ici, tantot là, galopant par les champs déserts, sous la lune, uhlan perdu, chasseur d’hommes. Puis , sa tache finie,laissant derrière lui des cadavres couchés le long des routes, le vieux cavalier rentrait cacher au fond du four à platre son cheval et son uniforme.
Il allait vers midi, d’un air tranquille, porter de l’avoine et de l’eau à sa monture restée au fond du souterrain, et il la nourrissait à profusion exigeant d’elle un grand travail.
一个小时以后,他又看见两个骑兵肩并肩地回司令部去。他直向他们跑去,嘴里又喊:“救人呀,救人呀!”普鲁士人认得那套军服,毫不疑虑地让他走近身边。那老头奔过去,想一颗炮弹似的插到他们的中间,一手用军刀,一手用手枪又把他们两个都干掉了。
然后他又把两匹马都宰了,因为那是德国马!接着他慢悠悠地回到石灰窑,把马藏在阴暗地道的深处。他在那儿把军服脱下,重新穿上自己的破衣裳,回家上床一直睡到第二天早上。
之后,他四天没有出门,等候那件已经开始的侦查案件结束,到了第五天,他又出去了。他用同样的策略又杀了两个普鲁士士兵。从此以后他一直没有停止过。他每天晚上无目的地到处转来转去,有时在这里,有时在那里去杀普鲁士人。他在月光下,在荒芜的田野里奔驰,他象是迷路的骑兵,又如专门猎取人头的猎人。这位老骑兵干完了以后,留下躺在路旁的尸体,回到石灰窑里把他的马和军服藏好。
中午光景,他不慌不忙地带写燕麦和水去喂还在地道深处的马匹。他把马为喂得饱饱的,因为还要它干重活。
Le père Milon(11)
Mais, la veille, un de ceux qu’il avait attaqués se tenait sur ses gardzs et avait coupé d’un coup de sable la figure du vieux paysan.
Il les avait tués cepandant tous les deux. Il était revznu encore, avait caché le cheval et repris ses humbles habits ; mais , en rentrant, une faiblesse l’avait saisi et il s’était trainé jusqu’à l’écurie, ne pouvant plus gagner la maison.
On l’avait trouvé là tout sanglant , sur la paille...
Quand il eut fini son récit, il releva soudain la tete et regarda fièrement les dfficiers prussiens.
Le colonel, qui tirait sa sa moustache, lui demanda :
-- Vous n’avez plus rien à dire ?
-- Non, pu rien ; l’compte est juste : j’en ai tué seize, pas un de moins.
-- Vous savez que vous allez mourir ?
-- J’vous ai pas d’mandé de grace.
-- Avez-vous été soldat ?
-- Oui. J’ai fait campagne dans le temps/ et puis , c’est vous qu’avez tué mon pere, qu’était soldat de l’l’Empereur premier. Sans compter que vous avez tué mon fils cadet,Fran?ois, le mois dernier, auprès d’Evreux. Je vous en devais, j’ai payé. Je sommes quittes.
Les officiers se regardaient.
但是,就在昨天,两个普鲁士士兵又被他袭击,其中一个因为有了防备,在老农民的脸上砍了一刀。
但他还是把他们两个都杀死了。他又是回去把马藏好,重新穿上旧衣服。不过在回家时他身体疲惫不堪,拖着沉重的脚步挨到马棚里,再也没有力气走到屋里了。
人们发现他在那里全是血,躺在干草上。。。。
他讲完以后突然抬起头来,傲视那些普鲁士军官们。
上校捋捋胡子,问他:
“ 你还有什么要说的吗?”
“ 没有,没有什么要说的。这笔账很公平,我杀了十六个, 一个也不少。”
“ 你知道你就要死了吗?”
“ 我可没有向你们求饶呀!”
“ 你当过兵吗?”
“ 当过。那时我打过仗,是你们杀死了我的父亲,他是拿破仑的士兵。还不说你们上个月在爱佛楼附近又杀死了我的小儿子法朗索阿。你们欠了我的债,我已得到偿还。现在咱们清账。
军官们面面相觑。
Le vieux reprit :
-- Huit pour mon père, huit pour mon fieu, je sommes quittes. J’ai pas été vous chercher querelle, mé ! J’vous connais point ! J’sais pas seulement d’où qu’vous v’nez. Vous v’là chez mé, que vous y commandez comme si c’était chez vous. Je m’suis vengé su l’s autres. J’m’en r’pens point.
Et, redressant son torse ankylosé, le vieux croisa ses bras dans une pose d’humble héros.
Les Prussiens se parlèrent bas longtemps. Un capitaine, qui avait aussi perdu son fils, le lmois dernier, défendait ce gueux magnanime.
Alors le colonel se leva et, s’approchant du père Milon, baissant la voix :
--Ecoutez, le vieux, il y a peut-etre un moyen de vous sauver la vie, c’est de ...
Mais le bonhomme n’écoutait point, et, les yeux plantés droit sur l’officier vainqueur, tandis que le vent agitait les poils follets de son craine, il fit une grimace affreuse qui crispa sa maigre face toute coupée par la balafre, et , gonflant sa poitrine, il cracha de toute sa force, en pleine figure du Prussien.
Le colonel, affolé, leva la main, et l’homme, pour la seconde fois, lui cracha par la figure.
Tous les officiers s’étaient dressés et hurlaient des ordres en meme temps.
En moins d’une minute, le bonhomme, toujours impassible, fut collé contre le mur et fusillé, alors qu’il envoyait des sourires à Jean, son fils ainé, à sa bru et aux deux petits, qui regardaient, éperdus.
老头继续说:
“ 八个偿我父亲的命,八个偿我儿子的命。咱们清帐。我本来不想找你们若事,我又不认识你们!我也不知道你们是从什么地方来的。可是你们现在在我家里发号施令,象是在你们家里一样。我就在别人身上报这个仇。我一点也不后悔。”
老头挺起关节已经僵硬了的身子,叉起双臂,摆出一副不卑不亢的架势。
普鲁士人低声说了好一会。有一个上尉,他的儿子上个月也被杀死,替这位气宇轩昂的穷苦人辩护了几句。
上校站起身来,走到米窿老爹身边,低声说:
“ 老头,你听着,也许有一个办法可以救你的性命,那就是。。。。。。。”
但是老人根本不听,眼睛直瞪着那站胜的军官,这时和风吹动他头上那绒毛般的稀发,他抽缩了一下被刀砍伤的瘦脸,做出一副怕人的鬼脸,然后挺起胸膛,用力在普鲁士人的脸上啐了一口唾沫。
上校气疯了,举起手来,老头再在他脸上啐了一口。
军官们都站了起来,同声吆喝着发令。
不到一分钟功夫,始终镇定自若的老人被推到墙脚边,这时他的大儿子让,他的媳妇和两个小孙子望着老爹,惊恐万状,老人朝着他们微笑,接着他就被枪毙了。
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